Titre : Le Lion

Auteur : Joseph Kessel

Genre : Classique/Aventure

Année de parution  : 1958

Résumé : Le Lion raconte l’histoire d’un voyageur (l’auteur ?) en visite dans une réserve du Kenya. Ce voyage est l’occasion pour lui d’une rencontre magique et pour le lecteur l’occasion de vivre un superbe safari tout en comprenant petit à petit les relations qui lient une famille pas comme les autres.

Avis

C’est toujours agréable quand un livre nous conquiert en seulement une dizaine de pages. C’est ce qui m’est arrivé avec cette histoire. Le livre s’ouvre avec une description saisissante d’un levé de soleil au fin fond de l’Afrique, au pied du Kilimandjaro. La beauté des paysages, les bêtes sauvages… il ne m’a pas fallu plus de quelques pages pour déjà être en Afrique.

L’histoire raconte l’étrange amitié entre une enfant et un lion. Patricia, l’enfant est à la fois fascinante et détestable. Fascinante par son pouvoir sur les animaux, sa capacité à faire partie d’eux. C’est une enfant de la brousse, une enfant sauvage et non une enfant des hommes. Il y a un côté merveilleux à la voir se déplacer au milieu des bêtes sans que celles-ci s’effarouchent ou ne l’attaquent et j’ai un peu rêvé d’être à sa place. Son côté ultra passionnée, assez excessif m'a aussi beaucoup plu. A contrario, elle est aussi très égocentrique, vite boudeuse, peut se montrer très autoritaire et aime être au centre de l’attention. J’ai parfois eu du mal avec la fillette et son caractère autoritaire.

Le lion, lui, pousse à la fascination par sa simple présence. Il est là, constamment, même si ce n’est pas physiquement, il est toujours là, dans un recoin de l’esprit. Sa relation avec Patricia est étonnante et surréaliste. J'ai beaucoup aimé cette relation, à la fois très belle et par moment à la limite du malsain (à cause de l'ascendant de Patricia sur le lion et parce qu'elle en teste toujours plus les limites).

Mais cette relation entre le lion et la petite fille, ainsi que son goût pour la vie sauvage créée des tensions au sein de sa famille. J'ai beaucoup aimé les parents de la fillette ainsi que les relations entre les trois. Ce sont trois personnes qui s'aiment énormément mais qui sont en décalage l'une par rapport aux autres. Il y a un côté tragique à tout ça qui m'a beaucoup plu.

Un autre personnage qui m'a marqué est le masaï Oriounga. C'est un personnage fort, porteur d'anciennes traditions, à la limite du mystique. J'ai aimé l'intensité et le côté passionné qui se dégage de ce personnage.

La fin, bien sûr, apparaît très vite inéluctable. Je me suis très vite douté de la fin et même si elle est triste, il m'est difficile d'en envisager une autre. Patricia doit basculer rompre le statut quo et basculer d'un côté ou de l'autre : soit du côté de la vie sauvage, soit de la vie humaine.

L'histoire est raconté du point de vue d'un narrateur (l'auteur?) dont on ne sait pas grand-chose. C'est plus un spectateur qu'un acteur du récit, un témoin de ce qui s'est passé. Ce parti pris ne m'a dérangé du tout, même s'il est plutôt inhabituel.

Stylistiquement, je dois dire que la beauté des descriptions surpassent tout. L'auteur arrive parfaitement à nous faire ressentir l'Afrique, son ambiance et ses personnages. A tel point, que moi qui aime lire en musique, j'ai arrêté cette dernière pour lire ce bouquin. La musique était de trop, tant le livre était prenant. J'étais totalement immergé dedans.

En résumé : Une très très belle découverte qui tient surtout à l'ambiance, aux descriptions saisissantes et aux personnages plus qu'à l'histoire en elle-même. C'était mon premier livre de cet auteur, et clairement, ce ne sera pas mon dernier. J'ai vraiment hâte de le lire à nouveau.