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Les limites de l'enchantement
Titre : Les limites de l'enchantement
Auteur : Graham Joyce
Editeur : Folio
Collection : SF
Genre : Fantastique
Résumé
Elevée par Maman Cullen dans la campagne anglaise, Fern vit dans un monde en marge du nôtre. Un monde en osmose avec la nature et les esprits qui la peuplent, un monde sur lequel, si vous êtes initié, vous pouvez avoir prise. Mais Fern va devoir faire face à la réalité et à la société moderne qui la rattrapent. Déjà, des hippies sont venus s'installer près de leur maison, les envahissant avec leurs drôles de moeurs et leur musique hypnotisante. L'expulsion les guette, faute d'avoir payé le loyer. Après avoir aidé tant de personnes des environs, Fern pense bien trouver, à son tour, un peu de réconfort auprès de ses voisins. Mais cela ne sera pas si simple.
Avis
Dans Les limites de l'enchantement, nous suivons Fern, jeune femme de 21 ans dans la campagne de l'Angleterre des années 50-60. Fern est assez particulière : avec sa mère, Maman Cullen, elles pratiquent les « anciennes traditions ». Elles sont un peu les anciennes guérisseuses d'avant, pratiquant les accouchements et fabriquant des médicaments à base d'herbes. Et forcément, elles ne sont pas toujours bien vue par leur voisinage, ce qui va leur amener quelques problèmes.
J'ai aimé suivre Fern dans cette campagne anglaise. Sa vie va être bousculée, et j'ai aimé la voir apprendre à s'en sortir. Si, au début, Fern pouvait un peu m'agacer, j'ai fini par beaucoup l'apprécier. Elle a une naïveté touchante. J'ai aimé quand elle s'interroge sur les anciennes pratiques, ne sachant pas si elle y croit ou pas.
Maman Cullen est aussi un personnage très intéressant. C'est un personnage avec un caractère fort, limite oppressant pour Fern, qui démontre un passé assez chaotique, même si sa vie au moment du roman est nettement plus tranquille. C'est un personnage qui garde ses secrets, même à Fern et j'ai regretté de ne pas en apprendre plus sur ce personnage. Au final, malgré qu'elle est élevée Fern, on sent qu'elle lui cache beaucoup de choses et ça nuit un peu à leur relation.
A l'instar, j'ai adoré les autres personnages, que ce soit l'amie de Fern, Judith, les hippies ou encore Arthur, son prétendant (enfin si on peut l'appeler comme ça ^^).
Le rythme est très lent, ce qui en rebutera certainement plus d'un, mais cela ne m'a pas dérangé. L'auteur nous brosse un portrait de la ruralité anglaise des années 50-60, très doux-amer, peut-être un peu nostalgique. C'est très plaisant à lire. Il y a quelque chose dans la plume de Graham Joyce de merveilleux, une poésie touchante et douce. Au final, il ne se passe pas grand-chose dans le roman mais on se laisse porter par les mots de l'auteur, et les pages filent sans que l'on s'en rende compte.
Bien que le livre soit classé en SF, ne vous attendez pas à de la magie. Ici, on est dans la pur tradition du fantastique, quand on en sait si certains événements ont vraiment eu lieu ou pas : où se situe la réalité ? Que c'est-il réellement passé ? J'ai adoré cet aspect, ce moment où les personnages et les lecteurs ne savent pas où se situe la vérité (mais y-a-t-il une vérité ?) et que chacun « choisisse » la « version » qu'il veut.
En résumé : Un livre très doux-amer qui décrit une Angleterre rurale des années 50 avec beaucoup de tendresse et de poésie.
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